Le Centre d’Actions pour le Développement (CAD) exprime sa profonde indignation suite au décès tragique de Monsieur Ngayo Abed Négo, 28 ans, au sein du commissariat de police du district de Ngo[1] des suites vraisemblables d’actes de torture et autres mauvais traitements. Le CAD dénonce un possible crime maquillé en suicide et demande l’exhumation du corps suivie d’une autopsie indépendante afin de déterminer les circonstances et causes exactes de ce décès.
Le 24 mai 2025, Ngayo Abed Négo passe nuit en garde à vue, la police ayant conditionné sa libération par le versement d’une forte somme d’argent. Il meurt soudainement en détention. Ni la famille, ni les autorités locales ne sont mises au courant. Le dimanche 25 mai, très tôt, la police dépose son corps sans vie au domicile familial, en violation des règles et procédures qui entourent la découverte d’un cadavre. L’horreur de la situation entraîne une manifestation spontanée de la communauté. Des tensions et des violences ont été constatées : le commissariat et les véhicules de la police sont incendiés. Lire la Note de position
Au premières heures de ce scandale, un journal très proche de la police invoque une pendaison en cellule. Mais selon les preuves factuelles obtenues, il s’agit vraisemblablement d’un crime maquillé. Le corps de la victime portait des traces visibles de violence, des marques traduisant des actes de torture. Il s’agit d’une corde pour dissimuler un crime. La victime n’avait pas de moyen ou matériel de se suicider en cellule. Le corps de la victime a été enterré précipitamment sans autopsie.
” Ce n’est pas la première fois que des victimes décèdent en détention dans des conditions suspectes. Dans ce cas précis, les éléments en notre possession concluent à un usage de la torture. Les marques de violence observées témoignent des actes d’une extrême barbarie qui ne peuvent pas rester impunis. Et, ce décès n’est pas seulement une mort en détention de plus, c’est un scandale qui met en lumière des pratiques policières inacceptables et un mépris flagrant pour la vie humaine “
Guerschom GOBOUANG, Responsable Campagne et Plaidoyer- CAD