Le Centre d’Actions pour le Développement (CAD) demeure extrêmement inquiet face aux opérations meurtrières menées à Brazzaville par les éléments de la Direction générale de la sécurité présidentielle (DGSP), déjà marquées par de graves violations des droits humains, dont des exécutions extrajudiciaires.
La situation prend une tournure encore plus préoccupante avec l’implication des sociétés de téléphonie mobile Airtel-Congo et MTN-Congo, qui envoient des SMS signés de la DGSP, incitant la population à dénoncer des « présumés bandits », contre une rémunération annoncée atteignant 1.000.000 FCFA. Dans un contexte où les dénonciations peuvent conduire directement à des exécutions sommaires, cette pratique ouvre la voie à une délation organisée, sans cadre judiciaire ni garanties légales. Lire le communiqué
À ce jour, aucune communication officielle n’a précisé la base légale de ces campagnes, ni le cadre dans lequel les opérateurs ont été sollicités. Cette opacité soulève de graves inquiétudes : de simples dénonciations risquent d’aboutir à des meurtres extrajudiciaires, engageant non seulement la responsabilité pénale des autorités, mais aussi celle des entreprises qui faciliteraient ces pratiques.
Le CAD demande aux sociétés Airtel-Congo et MTN-Congo de :
Clarifier publiquement l’origine, le cadre légal et les conditions d’envoi de ces SMS ;
Garantir que leurs services ne soient pas utilisés pour faciliter des violations des droits humains ;
Coopérer pleinement avec toute enquête indépendante.
La transparence est aujourd’hui une obligation morale et légale. Selon les Principes directeurs des Nations unies relatifs aux entreprises et aux droits humains, les sociétés doivent éviter de contribuer à des violations, même indirectement. Airtel-Congo et MTN-Congo doivent donc démontrer qu’elles ne sont pas complices d’opérations illégales, mais qu’elles assument leur devoir de diligence en matière de droits humains.