Brazzaville, le 30 septembre 2025 – Le Centre d’Actions pour le Développement (CAD) condamne avec la plus grande fermeté l’opération criminelle menée à Brazzaville par les militaires de la Direction générale de la sécurité présidentielle (DGSP). Le CAD en demande l’arrêt immédiat et exige l’ouverture de poursuites judiciaires contre les responsables hiérarchiques et opérationnels impliqués.
En effet, depuis plusieurs jours, des opérations militaires sont menées à Brazzaville au nom de la lutte contre le banditisme urbain. Des témoignages et vidéos diffusés sur les réseaux sociaux révèlent des exécutions extrajudiciaires, sans procès ni jugement, dans un climat d’impunité totale. Pourtant, la Constitution de la République du Congo protège le droit à la vie et impose à l’État de le garantir (art 8). Lire la déclration
Lorsque l’unité militaire la plus proche du Chef de l’État est mobilisée pour exécuter des civils, cela fait planer l’ombre d’une approbation venue du sommet. Le silence du Président de la République apparaît alors comme une complicité implicite, engageant la responsabilité politique et morale du plus haut niveau de l’État.
Comme il l’a rappelé à l’Assemblée générale des Nations Unies lors de sa 80ᵉme session : « Il ne peut y avoir de paix durable sans développement et inversement. La pauvreté, les inégalités, le chômage des jeunes, l’exclusion sont des terreaux qui nourrissent frustrations, instabilité et extrémisme violent. » Ces propos engagent l’État : la lutte contre l’insécurité doit passer par des réponses sociales et économiques, non par la violence illégale et arbitraire.
Même confronté à une justice lente et défaillante, aucun État de droit ne peut répondre à l’insécurité par des exécutions extrajudiciaires. Remplacer la justice par les armes, c’est renoncer à l’État de droit et institutionnaliser la barbarie. Toutefois, il est urgent de réformer en profondeur le système judiciaire : c’est dans son inefficacité que prospèrent l’impunité militaire et les dérives autoritaires.
Face à la gravité de la situation, le CAD rappelle :
POUR CE, NOUS DEMANDONS :
Aux autorités judiciaires et parlementaires :
AUSSI, NOUS APPELLONS :
Le CAD reste mobilisé pour défendre la vie, la justice et la dignité pour tous en toute circonstance.