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Rapport annuel 2022: Pas de marche vers le développement sans respect des droits humains

Aujourd’hui, le CAD publie le rapport “Pas de marche vers le développement sans respect des droits humains”, offrant ainsi l’état des droits humains en République du Congo. De manière générale, la situation des droits humains dans le pays est inacceptable. L’accoutumance au plus haut niveau de l’Etat à l’horreur, sa montée et sa banalisation constituent aujourd’hui une inquiétude majeure. Les atteintes aux droits humains dans le pays ne relèvent pas des actes ordinaires mais traduit l’expression d’une doctrine violente des dirigeants en place. Télécharger le rapport

« Pas de marche vers le développement sans respect des droits humains » est une réponse à Monsieur le Président de la République, Dénis SASSOU NGUESSO et à son Gouvernement. Cette marche, vers un développement imaginaire, est enrayée par de graves violations des droits humains. 

TREssor nzila, directeur exécutif

DES ATTEINTES AU DROIT A LA VIE 

Elles se caractérisent par des exécutions sommaires, meurtres et disparitions forcées. La quasi-totalité des faits enregistrés est restée impunie. La situation est encore plus préoccupante dans le cadre de la lutte contre le phénomène du grand banditisme appelé « bébés noirs ». La force publique disposerait d’un mandat sous-entendu de tuer.  

TORTURE : DES GOUVERNANTS PRO TORTURE

La torture est routinière en République du Congo, et les tortionnaires jouissent de l’impunité pour leurs crimes. Les autorités policières et militaires ont développé des méthodes de torture les plus cruelles et abominables comme sanction. Elles torturent jusqu’à donner la mort. Curieusement, il est rare que les poursuites s’enclenchent. En s’abstenant d’assister les victimes de la torture et en refusant de condamner publiquement cette pratique ignoble, les gouvernants congolais affichent leur soutien aux tortionnaires.

LE RECOURS INQUIÉTANT À LA DÉTENTION ARBITRAIRE

Le recours systématique, injustifié et prolongé à la détention arbitraire est à l’origine d’un large éventail de violations des droits humains. Nos prisons sont saturées. Bien qu’il n’existe pas de statistiques officielles sur l’univers carcéral en République du Congo, des sources non officielles indiquent que les détenus dans les lieux de privation de liberté seraient bien plus nombreux à ne pas avoir été condamnés qu’à avoir été jugés coupables.

  • Cas MBARUSHA Jean Léonard et Boniface UZALIBARA 
    Cela fait presque six ans que ces deux réfugiés, sous mandat international, sont écroués sans aucun jugement. Ils ont été arrêtés respectivement en 2015 et 2017 à Brazzaville sans motif. 

DES CONDITIONS DE DÉTENTION INHUMAINES ET HUMILIANTES

Les autorités ne fournissent aucun effort pour humaniser les prisons. Faute de moyens pour nourrir et soigner tout le monde dans les prisons, des décès sont régulièrement signalés. Ces conditions misérables s’apparentent clairement à une forme de peine ou traitement cruel, inhumain ou dégradant du fait de leur pénibilité. Les détenus vivent un climat de violence psychologique permanente, et bon nombre finissent par se droguer afin de supporter l’épreuve de la prison.

LIBERTÉS D’EXPRESSION, D’INFORMATION ET DE MANIFESTATION ÉTOUFFÉES

L’état des libertés fondamentales n’est pas du tout acceptable. Ils sont nombreux à avoir fait la prison pour avoir exprimé une opinion. Et régulièrement, le motif d’« atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat » est utilisé. Les personnes qui manifestent au Congo s’exposent à des détentions arbitraires et poursuites judiciaires. Ces méthodes font qu’aujourd’hui, manifester n’est plus possible. En cette année 2021, les quelques tentatives de manifestations ont été quasiment toutes empêchées. Par ailleurs, les autorités instrumentalisent le covid-19 pour limiter les libertés. 

SANTÉ, RETRAITE, ET ACCÈS À L’EAU

  • SANTÉ
    Le Congo c’est un désert médical de 342.000 KM². La situation sanitaire dans le pays est catastrophique. Au Congo, il ne faut pas être malade quand on n’a pas d’argent. La négligence du personnel soignant, le clientélisme, la corruption et la pauvreté matérielle et structurelle sont à l’origine de plusieurs homicides dans les hôpitaux. Les subventions de l’Etat sont inégalement réparties. À Goma Tsé-Tsé, dans le Pool, le centre de santé n’a aucun lit. Les patients étalent des pagnes ou des nattes pour dormir lorsqu’ils sont hospitalisés. Il n’y a pas d’ambulance non plus. En cas d’urgence, il faut négocier soit avec le véhicule du détachement militaire qui est sur place soit avec le Curée de l’église catholique. Dans ce cas, les familles doivent supporter le coût du carburant. A défaut, le malade est transporté dans une brouette jusqu’à quatre kilomètres pour atteindre un centre privé situé à Makaka village. Le Gouvernement lui-même ne croit pas en l’offre de santé si bien que les ministres et les membres de leurs familles vont se faire soigner à l’étranger.
     
  • Le vaccin 
    Si le vaccin est un élément indispensable dans la lutte contre le Covid-19, son imposition est une atteinte au droit à la liberté en l’absence d’un fondement légal. Le souci de protéger contre une maladie peu létale ne confère pas le droit de limiter les services publics à des individus au motif qu’ils ne se sont pas fait vacciner.
  • RETRAITE
    Plus de 46.000 pensionnés affiliés à la Caisse de Retraite des Fonctionnaires (CRF) sont soumis à un régime toxique. Ils cumulent 36 mois d’arriérés de pension en moyenne. La situation déstabilise de milliers de familles, car les retraités sont souvent, du fait du chômage des jeunes, pourvoyeurs de fonds pour plusieurs ménages.
     
  • ACCÈS À L’EAU
    Les habitations, les administrations publiques, notamment les hôpitaux, les centres de privation de liberté et les écoles en manquent cruellement. Les pouvoirs publics sont incapables de résoudre le problème d’accès à l’eau. En s’éloignant des zones urbaines, les robinets laissent place à des puits ouverts ou couverts non entretenus exposant les populations à des maladies.

ATTEINTES A L’ENVIRONNEMENT

Le droit à la vie, à l’eau et à la santé de plusieurs milliers d’individus est menacé par l’exploitation minière dans la localité de Mfouati, dans le Département de la Bouenza. En cause, la société SOREMI. Malgré une mise en demeure gouvernementale, la SOREMI continue à polluer l’environnement, exposant davantage les populations.

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Commentaires

Une réponse sur « Rapport annuel 2022: Pas de marche vers le développement sans respect des droits humains »

Mavoungou Cherotti Blanchard dit :

Merci pour ce rapport très riche et courage

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